Kelkalor épisode 2 :
Le retour du duc de Ksach de la réunion internationale qui s'est tenue à Treffynnon a probablement été le plus chaotique de tous.
Entrant sur ses terres en grande pompe, fier du travail accomplit, c'est sous les huées qu'il a été accueillit par son peuple, recevant plus de légumes que d'acclamations.
Durant 30 ans le duché de Ksach a mené une croisade contre les nains, s'enrichissant grassement par la même occasion, offrant aux seigneurs un..."divertissement" ou l'occasion de se couvrir de gloire tout en accomplissant la volonté de l'Eglise. Le duc a mit fin à la guerre et accordé une autonomie aux anciennes colonies tout en plaçant à sa tête un païen notoire, païen qu'il accepte en son conseil ducal et qui dort au palais. On est très loin des bûchers menés durant la croisade au nom de l'Eglise.
Le duc de Ksach était attendu comme l'Empereur légitime, l'autre empereur, son oncle, bâtard qui a fait perdre à l'Empire de nombreuses terres, était considéré comme un faible qui n'avait, du fait de sa bâtardise aucun droit à régner. Dans les tavernes on se battait plus du coté du duc que de son oncle impérial. L'Empereur ayant été assassiné prématurément le duc pouvait prendre le trône et ainsi répondre aux rêves du peuple de Tannissie. Que nenni il a ressuscité son oncle, et soutenu celui-ci dans sa politique de tolérance vis à vis des anciens cultes et de la magie.
Ceux qui ont perdu des membres de leurs familles dans les bûchers de l'Inquisition ont demandé des comptes pour leurs disparus, et ceux qui ont soutenu ses bûchers ont parlé d'hérésie.
Le duc de Ksach a perdu son titre de Defensor Fidei du culte de l'Unique sans pour autant gagner de soutiens dans une population qui est la plus favorable à la politique intransigeante menée par In Ecclesia Veritas et l'Eglise Veritable après des siècles de doctrine toujours plus intolérante.
Parmi ses anciens conseillers nombreux sont ceux qui aujourd'hui sont en prison pour lui avoir manqué de respect, ou ont décidé de s'exiler en Sartak.
Ce fut le cas pour Wilhelm van Allen qui avait osé appeler son seigneur, mademoiselle le duc et qui croupit maintenant en cellule.
Pour réaffirmer son autorité le duc a du se montrer ferme avec ses détracteurs, certains parlent de cruauté. Autrefois vu comme un sauveur de l'Empire, il est au choix traité de tyran ou de petite fillette selon qu'on l'on préfère la hache ou la corde pour être exécuté.
Pour autant tout n'est pas tout noir pour le duc. Il a prouvé sa loyauté à l'Empereur, et si certains auparavant le traitait de conspirateur il a sut leur donner tort et ainsi gagner en légitimité en tant qu'héritier du trône.
Il a également habillement sut détourner les mécontentements en s'exonérant de toute implication dans le choix de la politique impériale.
Pour remettre de l'ordre et reprendre en main son pays, le duc a tenu devant le peuple le discours suivant :
"Par mon sang et mon rang je suis le premier des vassaux. En tant que neveu je dois fidélité à mon oncle, en tant que duc de Ksach je dois loyauté à l'Empire. Il ne m'appartient pas de décider de la politique impériale, mais d'y satisfaire. L'Unique a ramené à la vie mon oncle, l'Empereur, et m'a permit d'agir en son nom pour ce miracle.
Ceux qui condamnent mon action salissent le nom de l'Unique et se rendent coupable de trahison envers l'Empereur puisqu'ils auraient préféré que celui-ci reste mort."
Discours bref, suivi de 127 pendaisons, qui aura permit de faire taire ses détracteurs.
Plus personne aujourd'hui ne conteste le duc pour la loyauté dont il a fait preuve et son respect de la loi impériale. Vu sous cet angle tout de suite ça passe mieux.
Cela n'a pas empêché un exil de très nombreux seigneurs en Sartak, partis grossir les rangs des armées croisées de l'Eglise Véritable, mais un édit interdisant aux seigneurs de vendre leurs terres à un tout autre seigneur que le duc de Ksach a permit de trouver une belle utilité à cet exil, et le duc de Ksach a sut profiter de l'aubaine pour grossir ses possessions à moindre frais.
Voulant profiter à fond de cette loi, le duc ne condamne plus à la prison ou à la mort les nobles qui lui manquent de respect mais à l'exil, les obligeant ainsi à lui vendre leurs terres.
Si autrefois le duc était un seigneur comme les autres, possédant tout juste un peu plus de terres et devant donc composer avec un conseil ducal influent, aujourd'hui du fait de son autorité affirmée et affichée, et l'accaparement des terres de tous ceux qui s'exilent il est maître chez lui et peut diriger d'une main de fer son territoire.
Le duché ayant perdu des revenus en perdant les colonies et leurs mines mais restant un des pays les plus riches de l'Empire, le peuple privé de leaders pour s'opposer au duc, s'est finalement accoutumé à la nouvelle politique ce qui n'empêche pas, dans des villages reculés, certains villageois de caillasser des fidèles des dieux antiques.
Il faut dire qu'ARCHIMBOLDO DI COLOMBO, marchand de Mando connu pour son implication au Vinyamar, a allègrement soutenu l'économie de Ksach en y investissant beaucoup d'argent personnel permettant la constructions de manufactures et l'exploitation de plantations et fournissant le duché en nombreuses ressources. Cet investissement, de la part d'un homme jurant allégeance au duc malgré son statut de Camarade Commissaire aux Finances du Vinyamar, a valut à di Colombo le titre de baron et un petit fief dans les terres de Ksach. Di Colombo, maintenant baron de Manschbüll a donc un pied à terre en Ksach où il pourra trouver refuge si jamais un jour le Vinyamar décide de voir en lui un social-traitre.
Une rumeur circule déclarant qu'une prêtresse de l'Unique, de la cour ducale, sera enceinte du duc, cette nouvelle a enthousiasmé le peuple qui désespérait de voir un jour un héritier naître au duc. Il y a toutefois la crainte que l'enfant naisse avant le mariage de ses parents ce qui en ferait un bâtard aux yeux de la loi impériale, et à la place de messages de haine contre le duc, on commence à voir de plus en plus de messages pour le pousser au mariage. Encore faut-il avoir une dérogation du Saint Pontife pour ça le problème étant qu'entre le Saint-Pontife chef de l'Eglise Veritable et le duc de Ksach qui a renoncé à la croisade contre les nains et applique la liberté de culte, comme le veut la loi impériale, sur ses terres, les relations sont rompues.
La réunion internationale qui va se tenir chez les elfes permettra surement de régler ce problème.